mercredi 18 mars 2015

BELGIQUE, ON assassine lentement tes enfants les plus fragiles ! Part 3/8

La FEB estime qu’il faut aller plus loin.

La Ministre de la Santé et des Affaires sociales obtempère, il ne faut pas contrarier la Fédération des Entre - prises de Belgique. Cette Task Force semble avoir terminé ses réflexions, et passe maintenant à sa phase action. 

Comme le souligne Catherine Vermeersch, conseiller à la Fédération Belge des Entreprises : « Le maintien de la définition actuelle de l’incapacité de travail (critère précis de la perte des 2/3 de la capacité de gain) est très positif pour la délégation patronale. cela évite un assouplissement du critère permettant la reconnaissance de l’incapacité (assouplissement souhaité tant par certaines mutuelles que par certains Ministres) et le développement d’une nouvelle jurisprudence. » Du reste, il est vrai que « la délégation patronale demande en effet depuis plusieurs années une application la plus correcte possible de la
réglementation par les médecins ainsi que plus de cohérence dans l’application de la réglementation par les médecins évaluateurs. (...) Vu l’indemnisation supérieure prévue dans le secteur des indemnités par rapport à celle accordée dans le secteur chômage, il importe que les personnes indemnisées soient effectivement incapables de travailler. » Est-ce donc cela qu' Anne Viroux, au nom des Mutualités Libres, soutient le 16 août 20107 ? « Des périodes d’incapacité variables qui ne doivent plus être calquées sur les périodes d’indemnisation correspondent mieux à la réalité de la situation de l’assuré (...)

On peut envisager de déterminer plusieurs seuils de capacité de travail :

* Un premier seuil de 1/3 ou 28 à 32 heures de travail par semaine qui permet au patient malade chronique de poursuivre ses activités et de bénéficier d’indemnités permettant le suivi régulier de son traitement médical (dialyses, kiné répétitive,…).

* Un seuil de 50 % (ou de 4 heures par jour) qui détermine la capacité de reprise de travail partiel obligatoire.

* Un seuil d’au moins 2/3 qui relève de l’incapacité de travail complète »
Exprimé en des termes clairs, quelqu'un qui subit une dialyse chaque matin peut facilement « poursuivre ses activités », donc aller bosser le restant de la semaine. Ne parlons même pas de l'aménagement des périodes de travail ni des transports mais de la satisfaction de la personne à s'épanouir dans son boulot. Et, selon le schéma proposé, cet heureux homme a la chance de se situer dans la portion la moins « lourde » de la population invalide.

Qu'en pense l'INAMI ?
  
« Une réflexion sur les modalités de déclaration d’incapacité de travail pour les personnes atteintes d’affections chroniques (dialyse rénale, chimio…) doit également être poursuivie, de manière à ne pénaliser ni l’assuré ni l’employeur et permettre de ce fait un maintien de l’insertion professionnelle. » Bien vu !

Ce n'est pourtant pas la première fois qu'il y a lieu de « s'étonner. » Les neurologues, eux, sont même montés au feu ainsi que l'indique l'institut National D’assurance Maladie Invalidité8 lui-même : 

L’évaluation médicale de l’incapacité de travail
vers un renforcement de la réinsertion 14/10/2010 8 séance plénière du 26 février 2013, Doc. CTM 2013-PL-151 Bruxelles, le 23 janvier 2013 des exigences techniques désuètes avaient été supprimées du libellé de l’EEG. Les neurologues signalent un risque d’abus et souhaitent que des exigences techniques actualisées soient réintroduites. Depuis le 1/11/2012, l’assurance ne rembourse plus « qu’une EEG par an sauf en cas d’hospitalisation dans une fonction agréée de soins intensifs ou en cas d’épilepsie active ou traitée ». Cette limitation a été jugée excessive par les neurologues. Le groupe de travail s’est finalement rallié à leur position. » 

Faisant le point sur cette affaire sordide, soulignant l'eugénisme rampant, Daniel Salvatore Schiffer 10 s'insurgeait déjà, à juste titre : « Ainsi pas moins de 20 000 personnes sont-elles aujourd'hui concernées, en Belgique, par cette toute récente trouvaille, afin de faire des "économies" (et, accessoirement, de pouvoir mieux renflouer ainsi les banques au bord de la faillite), du gouvernement. Pis : 8 000 d'entre elles ne rempliraient pas, d'ores et déjà, les nouvelles conditions requises pour ce genre d'assistanat : c'est dire si à cette terrible angoisse qui est celle de mourir étouffé - l'une des pires fins de vie qui soit - s'ajoute à présent, surtout pour les plus démunis sur le plan financier, un autre motif de stress, qui risquerait bien, celui-là, de les achever définitivement : celui de ne même plus pouvoir s'acheter cet air, pourtant censé être le bien de tous, leur permettant de respirer encore un peu et d'améliorer ainsi, à travers ce mince mais salutaire filet d'espoir, leur laborieuse et douloureuse existence !

Car il est un fait que ces personnes risquant aujourd'hui cette hypocrite et silencieuse mise à mort, cet eugénisme qui ne dit pas son nom (car, contrairement aux euthanasiés, on ne leur demande pas, à eux, leur avis, corroboré par trois médecins), sont aussi les plus faibles, à l'échelon social, et les plus précaires, au niveau économique : des personnes âgées, d'anciens mineurs de fond n'ayant que leur modeste pension pour survivre, de grands asthmatiques, des fumeurs invétérés, des patients atteints d'un incurable cancer des poumons.(...) Mais le pire, en cette sordide et criminelle histoire, c'est que la ministre belge des Affaires sociales, qui est par ailleurs également vice-Premier ministre et ministre de la Santé publique (c'est une de ces fameux "cumulards"), est issue du Parti socialiste, pourtant censé protéger les milieux les plus défavorisés. »

On ne peut donc pas qualifier l'INAMI de naïf !

Madame Viroux non plus : « Le seul recours des assurés contre les décisions du médecin-conseil est la voie judiciaire. Cette procédure dure souvent de nombreux mois voire des années. Ce délai pénalise aussi bien l’organisme assureur que le patient. Pendant tout le délai de recours, la réinsertion est suspendue et les chances de réussite s’amenuisent. Nous proposons d’organiser un système de recours spécifique et indépendant, composés d’équipes d’experts en matière d’incapacité de travail et en réinsertion. Ces équipes se réunissent régulièrement (tous les mois) et se prononcent dans un délai minimum de trois mois. »

Autrement dit, les patients, se trouvant déjà en très grande souffrance et que l'on jette maintenant dans la plus grande précarité, doivent se débattre des années pour, éventuellement, obtenir gain de cause. Ne s'agit-il pas là d'un jeu de dupes, les dupes étant bien entendu les patients ?

Pour rappel, Madame Viroux argumentait deux ans avant la création de la task force.

Ph. Destoky

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