Malade, oui, mais de luxe !
C'est que, tout simplement, la
valeur de l'argent n'est pas la même selon le milieu de vie. Les charges de
santé sont déjà très lourdes, nombre de personnes en Wallonie
"choisissent" de se passer de soins, tant qu'elles le peuvent, parce
qu'elles n'en sont plus capables financièrement. Pour des précaires, des
chômeurs ou quantité de professions (prof, infirmières, policiers...) payer €50
est une somme importante, beaucoup plus que pour d'autres personnes. Encore une
fois sous une neutralité superficielle, le législateur vise des gens déjà en
précarité. S'y ajoutent les souffrances et les angoisses de la maladie...
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjiz56wzI0IM5qOquj6hPwzzD-Ef2Gc2OTqrd8KgeDIr2Lssrh9rbKXeHOrIX7crsLa3wsZv5uRPqIRwZj1q4YVo3BdHXVvymQBlN_0qvo6JeOIgR31XXI7FCZZIryOLoHk1rGE_a2zM0M/s1600/medical.jpg)
L'hécatombe est planifiée, active
depuis plusieurs années, nous venons de le voir. Et est loin d'être terminée.
Elle touche toute la population pauvre, de plus en plus précarisée :
« Selon les résultats de l’enquête,
les femmes (24,9%), les familles monoparentales (44,3%), les adultes âgés entre
18 et 45 ans (1 personne sur 3), les groupes sociaux les plus faibles (26%)
sont les catégories les plus touchées. Plus de 4 parents isolés sur 10
reportent/renoncent à des soins de santé. Au sein des familles monoparentales
qui ont reporté/renoncé à des soins, les enfants sont relativement moins
touchés (16,1% contre 22,1% pour les familles en couple). Les médicaments sont
le 1er poste de dépenses reportées (32,9%), viennent ensuite les soins
dentaires (22,9%) et les consultations chez le médecin généraliste (22,8%).
Parmi les plus de 60 ans, seulement 7,1% reportent/renoncent à des visites chez
le spécialiste. Mais, 14,8% ont dû reporter/renoncer à une hospitalisation.
Enfin, 12% des personnes interrogées ont déclaré avoir reporté/renoncé à des
médicaments prescrits par le médecin. Les femmes (14,7%), les familles
monoparentales (26,7%) sont à nouveau les plus touchées. Les plus de 60 ans
sont les moins concernés (5,8%) par ce phénomène, a expliqué Solidaris
–Mutualité Socialiste. »
Et l'on s'en tire bien : les
pouvoirs publics.assument 75,9% des soins de santé, pour un total de 10,5% de
son PIB. Le guide social nuance : « Les coûts à charge des patients ont été
réduits pour certaines dépenses importantes tels que les séjours en hôpital,
les médicaments, le matériel médical ou les soins dentaires. L’accessibilité
financière des ménages à faible revenu, des malades chroniques ainsi que des
travailleurs indépendants a également été améliorée. »
Laissons le dernier mot aux
personnes malades, via Anne Remacle. « Elles ne veulent pas peser sur leur
entourage mais elle ne se sentent pas toujours comprises ni soutenues. Elles
ont du mal à pousser la porte des services sociaux et associations. Les
relations s’effilochent avec les anciens collègues, les amis, le réseau social.
Dans ce contexte, plusieurs personnes expliquent combien le fait de participer
à des groupes d’entraide et de paroles les a aidées à remonter la pente.
D’autres évoquent les bienfaits du volontariat pour s’épanouir et retrouver un
sens à leur vie : “Je suis bénévole Altéo pour le transport des malades. On
rencontre un tas de gens, on parle de tout (...). Et quand on voit que des gens
gravement malades gardent le sourire malgré la douleur, ça m’aide à relativiser
mon invalidité”. »
Ph. Destoky
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Comments