dimanche 29 mars 2015

BELGIQUE, ON assassine lentement tes enfants les plus fragiles ! Part 5/8



Malade, oui, mais de luxe !

C'est que, tout simplement, la valeur de l'argent n'est pas la même selon le milieu de vie. Les charges de santé sont déjà très lourdes, nombre de personnes en Wallonie "choisissent" de se passer de soins, tant qu'elles le peuvent, parce qu'elles n'en sont plus capables financièrement. Pour des précaires, des chômeurs ou quantité de professions (prof, infirmières, policiers...) payer €50 est une somme importante, beaucoup plus que pour d'autres personnes. Encore une fois sous une neutralité superficielle, le législateur vise des gens déjà en précarité. S'y ajoutent les souffrances et les angoisses de la maladie...

« En 2013, 1 personne sur 5 en Wallonie a reporté ses soins ou y a renoncé, par manque de moyens financiers, alors qu’elle en avait besoin. C’est le bilan qu’a présenté hier la Mutualité Socialiste. », rapporte leguidesocial.be16. « La part du financement privé des dépenses de santé en Belgique reste supérieure à celle observée dans la plupart des pays européens. Les dépenses privées de santé des ménages wallons en 2013 se sont élevées à 9.4 milliards d’euros (sur un total de 38.9 milliards). 1 personne sur 5 en Wallonie aurait renoncé à ses soins lorsqu’elle en avait besoin. » 

L'hécatombe est planifiée, active depuis plusieurs années, nous venons de le voir. Et est loin d'être terminée.


Elle touche toute la population pauvre, de plus en plus précarisée :


« Selon les résultats de l’enquête, les femmes (24,9%), les familles monoparentales (44,3%), les adultes âgés entre 18 et 45 ans (1 personne sur 3), les groupes sociaux les plus faibles (26%) sont les catégories les plus touchées. Plus de 4 parents isolés sur 10 reportent/renoncent à des soins de santé. Au sein des familles monoparentales qui ont reporté/renoncé à des soins, les enfants sont relativement moins touchés (16,1% contre 22,1% pour les familles en couple). Les médicaments sont le 1er poste de dépenses reportées (32,9%), viennent ensuite les soins dentaires (22,9%) et les consultations chez le médecin généraliste (22,8%). Parmi les plus de 60 ans, seulement 7,1% reportent/renoncent à des visites chez le spécialiste. Mais, 14,8% ont dû reporter/renoncer à une hospitalisation. Enfin, 12% des personnes interrogées ont déclaré avoir reporté/renoncé à des médicaments prescrits par le médecin. Les femmes (14,7%), les familles monoparentales (26,7%) sont à nouveau les plus touchées. Les plus de 60 ans sont les moins concernés (5,8%) par ce phénomène, a expliqué Solidaris –Mutualité Socialiste. »

Et l'on s'en tire bien : les pouvoirs publics.assument 75,9% des soins de santé, pour un total de 10,5% de son PIB. Le guide social nuance : « Les coûts à charge des patients ont été réduits pour certaines dépenses importantes tels que les séjours en hôpital, les médicaments, le matériel médical ou les soins dentaires. L’accessibilité financière des ménages à faible revenu, des malades chroniques ainsi que des travailleurs indépendants a également été améliorée. »

Laissons le dernier mot aux personnes malades, via Anne Remacle. « Elles ne veulent pas peser sur leur entourage mais elle ne se sentent pas toujours comprises ni soutenues. Elles ont du mal à pousser la porte des services sociaux et associations. Les relations s’effilochent avec les anciens collègues, les amis, le réseau social. Dans ce contexte, plusieurs personnes expliquent combien le fait de participer à des groupes d’entraide et de paroles les a aidées à remonter la pente. D’autres évoquent les bienfaits du volontariat pour s’épanouir et retrouver un sens à leur vie : “Je suis bénévole Altéo pour le transport des malades. On rencontre un tas de gens, on parle de tout (...). Et quand on voit que des gens gravement malades gardent le sourire malgré la douleur, ça m’aide à relativiser mon invalidité”. »

Ph. Destoky

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