Jeu et enjeux
Concrètement, vous êtes une personne
dialysée trois fois par semaine qui DOIT être disponible pour travailler, LE
PLUS VITE POSSIBLE, tout le reste de la semaine où vous n'êtes pas à l'hôpital.
Concrètement, la catégorie la plus importante des soins maintenant supprimée,
vous perdez donc beaucoup plus vite le statut OMNIO ou INAMI (les 66%), vous
sortez donc d'une première « caisse de remboursement » donc vous payez le tarif
plein pour vos soins, le chauffage, l'électricité, les transports... Le temps
de travailler vous avez vos allocations de chômage, inférieures à ce que votre
précédent statut vous
permettait. Puisque vous êtes
gravement malade, ou invalide, il y a fort peu de chances que vous travailliez,
si tant est que votre santé vous le permette. Comme vous ne travaillez pas vous
perdez vos allocations de chômage, (vous sortez donc d'une seconde « caisse de
remboursement ») ce qui influe négativement sur votre vécu face à la maladie...
On vous culpabilise parce que vous coûtez cher, et êtes inutile à la société, à
vos amis, à votre famille. Vous ne savez bientôt plus faire face aux frais.
Vous échouez alors au CPAS (une troisième « caisse de remboursement »), qui
dépendent des communes, souvent déjà au bord de la faillite, aux équipes
soumises à une pression gigantesque (effectif réduit de manière plus que
fréquente) par les vagues énormes et successives des gens perdant leurs
allocations de chômage... Des milliers de personnes, déjà en souffrance et en
détresse, sont donc jetées au désespoir et dans la plus grande précarité.
Études de cas.
Valérie Waroquier mère deTristan,
jeune autiste de 18 ans atteint du syndrome d'Asperger explique2 à la RTBF ce
qui logiquement devrait tenir à coeur d'un Ministre de la Santé et des Affaires
Sociales. Elle déclare devoir payer « Plus de 1200 euros par mois" sans
être remboursée de quoi que ce soit : "Je n’ai même pas d’allocation
majorée", dit-elle, alors que"ces enfants n’apprennent rien de façon
innée au niveau des codes sociaux" et que "leurs manquements en
communication sont multiples, tout comme leurs troubles neurosensoriels".
"Et tout ça n’est pas pris en compte dans le scoring de la prévoyance
sociale", ajoute-telle.»
Ne serait-ce pourtant pas
prioritaire ? La ministre déclarait3: « A bientôt 70 ans, la sécurité sociale
est encore d'une modernité exemplaire. Alors que le besoin de sécurité croit
avec l'incertitude, bon nombre de pays européens ont basculé dans l'austérité.
Notre modèle de sécurité sociale a permis à la Belgique de rester dans le
peloton de tête des pays en matière de bien-être." » plus d'un an après
avoir pressé l'INAMI de monter sa task force visant à chercher des économies.
Rappelons que, avec ses trois mandats politiques, dont deux rémunérés, Madame
Onkelinx reçoit, comme Ministre de la Santé, Vice-Première Ministre, et
Ministre des Affaires sociales un salaire net de 11.035,62 € « indemnités
forfaitaires comprises et après l'application d’une diminution de 5% du salaire
brut, prévue dans l’accord gouvernemental » précise le site jobat.be4, qui ne
détaille pas tous les avantages liés à la fonction.
Le forum.actufinance.fr 5 /
s'interroge: «Pourrait-on jamais croire dans les déclarations, et encore moins
dans les actions d'un ministre de la justice socialiste,
1 Chiffres INAMI 2010
2 lundi 27 janvier 2014
3 Citée par la rtbf « Quelle
couverture sociale voulez-vous? FullSocialJacket ouvre le débat », 4 décembre
2013 à 15h25
5 « Belgique: Laurette Onkelinx,
Comment peut-on lui faire confiance? », 18/05/2005
anciennement mariée à un trafiquant
de drogue (Abbès Guenned, aujourd'hui l'un de ses conseillers ministériels), et
maintenant mariée à un avocat qui a représenté des socialistes bien en vue dans
un effort de couvrir ou d'empêcher des scandales politiques? »
Austérité. Économie donc. Mais pas
sur son salaire, ni ses avantages, encore moins sur ceux des hauts
fonctionnaires. Sa solution, radicale, est simpliste : sans malade pas de
maladie, comme on dirait sans victime pas de crime. Puisque ces maladies sont
chroniques et incurables, et qu'elles « coûtent cher ». C'est
exactement la même logique sévissant
en matière de chômage. Rien d'étonnant donc, que les contrôles se multiplient.
Mademoiselle Sophie Gondry,
présidente de l'A.V.F. Belgium Association, précise : « Dans mon association de
soutien aux personnes souffrant d'AVF, tous nos membres reçoivent cet ordre de
prendre rendez-vous avec son médecin traitant... enfin tous ceux qui sont à 66%
d'invalidité. » Ces contrôles seront en majorité effectués en juin et donc,
vraisemblablement, reportés à septembre-octobre. Les familles doivent donc
attendre que s'abatte le couperet après les vacances. Sans doute est-cela «
Notre modèle de sécurité sociale (qui) a permis à la Belgique de rester dans le
peloton de tête des pays en matière de bien-être » ?
Ph. Destoky
Ph. Destoky
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